Sauver La Poste, sauver la Suisse

Tribune parue dans Lausanne Cités du 26 février 2025

La Poste partie intégrante de la Suisse. Et très officiellement, elle est même la meilleure du monde, selon le classement annuel de l’Union postale universelle. Cette qualité remarquable des prestations fait la fierté de beaucoup d’habitants de notre pays. Et explique aussi leur attachement très fort.

Lorsque les offices disparaissent les uns après les autres, les citoyens voient s’éloigner d’eux une institution phare. Si les nouvelles fermetures annoncées en octobre 2024 se réalisent, le canton de Vaud aura perdu la moitié de ses bureaux de poste en dix ans ! 

Ce retrait progressif du service public postal frappe les quartiers des grandes villes, les communes des agglomérations et les villages plus périphériques. Il provoque un sentiment de dévalorisation et de déclassement, qui est un poison pour la cohésion sociale, régionale, et même nationale. Il donne aux personnes âgées, aux petites entreprises, à tous les milieux qui ont besoin régulièrement de prestations postales au guichet, l’impression de ne compter que pour beurre.

Ce n’est donc pas pour rien que notre pétition, montée en deux heures et diffusée uniquement par bouche-à-oreille et envois électroniques, a récolté en quelques semaines 17’000 signatures. Ce sont autant de cris du cœur, qui disent le refus d’une vision étriquée basée sur les chiffes et la rentabilité. Le réseau postal ne doit pas être vue comme une source de rentabilité pareille à n’importe quelle autre : La Poste vaut bien plus que des chiffres sur un tableur Excel. Sauver les offices, c’est aussi sauver ce ciment qui relie les habitants et les régions. C’est sauver un peu de ce qui fait la Suisse et sa qualité de vie.