«Il faut protéger l’immobilier du capital financier international»

Article paru dans 20 Minutes le 24 septembre 2023

Au fil des années, la loi qui restreint l’acquisition d’immeubles par des étrangers a été assouplie. L’élu Benoît Gaillard (PS) demande à la Ville d’appliquer des leviers pour protéger les locataires et les commerçants. 

«Comme il est plus avantageux de vendre un immeuble de logements vides de locataires, on assiste à des opérations lucratives d’achat pour revente ultérieure une fois tous les baux résiliés. Pour certaines sociétés d’investissement, il vaut mieux essuyer quelques années de pertes sur état locatif que de dévaluer un bien en abaissant les loyers.» Dans une interpellation, le conseiller communal socialiste Benoît Gaillard souhaite un renforcement sélectif de la Lex Koller. Cette loi fédérale avait pour but initial d’empêcher l’acquisition d’immeubles en Suisse par des personnes étrangères. 

Locataires et commerçants trinquent

«La Lex Koller a été assouplie à de nombreuses reprises. Depuis 1997, elle ne s’applique plus aux immeubles commerciaux et depuis 2005, les personnes résidant à l’étranger peuvent acquérir des parts dans des sociétés immobilières détenant des immeubles en Suisse.» Le socialiste s’interroge notamment sur la proportion des logements lausannois détenus par des sociétés cotées en bourse ou par des fonds immobiliers. «Les capitaux internationaux viennent chercher un rendement très élevé en Suisse. Ceux qui paient, ce sont les locataires, mais aussi les commerçants. Et pendant ce temps les caisses de pension peinent à placer leur argent. Il faut à nouveau protéger le marché immobilier des excès de la finance internationale», préconise l’élu socialiste.